Je reviens du Burkina Faso et il est temps de vous en donner les dernières nouvelles
Nous avons été frappés tout d’abord par la morosité ambiante. Si le développement des infrastructures semble aller bon train, ce qu’on pourrait appeler le gros business :
Construction dans le quartier de Tampouy du plus grand échangeur de L’Afrique de l’Ouest entrainant de gros bouchons matin et soir, goudronnage de la piste menant à Djibo au nord, mise en place de lignes électriques, construction de nombreux immeubles en centre ville de Ouaga,
en revanche le petit commerce semble, lui, beaucoup souffrir.
Est ce le manque d’argent ou la peur des attentats ? De plus c’est ma neuvième année au Burkina et jamais à Ouaga à cette époque je n’ai eu à subir autant de coupures d’électricité.
Dans les campagnes le manque d’eau est inquiétant ; que ce soit à Pissy lieu de notre premier maraîchage ou à Cassou les réserves d eau sont celles d’une fin janvier et non d’une mi novembre. Les rendements des cultures ont été faibles, les prochains mois risquent d’être difficiles pour la population rurale.
Lessame Pétagolie : comme depuis 5 ans maintenant, nous avons fait l’impasse sur nos réalisations au nord du Burkina dans la région de Djibo. La proximité avec la frontière malienne rend cette région instable et dangereuse. D’ailleurs en début de mon séjour un poste de police s’est fait attaqué. Il est donc hors de question d’aller se mettre en danger mais les villageois de Lessame et Pétagolie donnent régulièrement des nouvelles des forages.
Pissy : Dans le périmètre maraicher les puits ainsi que la réserve d’eau ont un niveau inquiétant. Actuellement le maraîchage n’a jamais été aussi beau depuis sa création. Aujourd’hui l’intensification de la production est poussée assez loin. Pour la première fois nous avons pu voir que des parcelles en fin de production étaient déjà implantées en interligne par la culture suivante afin d’optimiser au maximum le maraichage. C’est très satisfaisant, un point négatif, la gestion de l’eau ne nous semble pas optimale et doit être améliorée.
Cassou : Il y a un an, les parents d’élèves, le directeur du collège et les autorités locales nous avaient interpellés à propos du deuxième collège de Cassou. Celui ci fonctionnait sans eau à proximité, sans commodités, sans moyens pour travailler ( pas de livres )et avec des classes surchargées ( environ 90 élèves par classe). Ils nous avaient donc suppliés de les aider.
Le 10 novembre, nous sommes allés inaugurer 3 nouvelles classes livrées le 2 octobre et un forage achevé en mars, cela grâce à votre générosité , au soutien de la fondation Air France, de la ville de Le Plessis Belleville, du rotary de Crepy en Valois, d’une entreprise qui veut rester anonyme , et à l’énergie d’AVDR et d’ AD’RFaso. Les latrines ont été réceptionnées en fin de séjour. Il faut remercier également le collège de Nanteuil le Haudouin qui nous a permis de récupérer 3000 manuels scolaires et une dizaine de tableaux noirs et la famille Stammose qui les a gracieusement acheminés.
Aujourd’hui 550 enfants bénéficient de ces nouveaux aménagements..
Pro : Nous avons d’abord rencontré nos 8 filleuls et distribué les cadeaux que certains parrains et marraines nous avaient confiés. Nous en avons profité pour de nouveau insister sur l’importance recevoir lettres et notes en temps et en heure.
Nous avons ensuite visité l’école. Là, nous avons été interpellés par le réfectoire construit l’année dernière. Nous nous sommes rendus compte que depuis la rentrée de cette année il n’ était pas utilisé. Les parents d’élèves nous ont expliqué, « le réfectoire fonctionne par l’apport de mil ou maïs ou autres denrées alimentaires fournies par les familles des élèves. Mais cette année beaucoup d entre elles sont incapables de fournir leur contribution , les récoltes étant désastreuses. De nombreux élèves font donc leur journée sans déjeuner », voilà la réalité et la conséquence du manque d’eau en saison d hivernage. Les parents d’élèves espèrent remettre le réfectoire en service avec l’aide alimentaire gouvernementale, mais viendra t elle ?
L’année dernière nous avions acheté du grillage pourclôturer un petit potager destiné aux élèves près du forage de l’école. Si le grillage a été mis en place, le potager n’était pas cultivé lors de notre première visite ; nous avons demandé des explications; réponse « le forage est gâté » donc aucune possibilité de faire des cultures mais aussi absence d’eau pour les élèves qui doivent aller s’approvisionner au forage du village beaucoup plus loin.
Ayant montré notre mécontentement car la panne ne paraissait pas importante, à notre dernier passage le forage était réparé et le jardin commençait à être cultivé.
Quant au maraichage , ce fut une heureuse surprise. Depuis son installation on sait malheureusement que les puits ne donnent pas toute l’année.Pourtant, pour une première année d’exploitation nous avons trouvé sur ce maraichage ce qu’on peut appeler de belles cultures alors que les villageois n’avaient jamais fait de maraichage auparavant . Sachant qu’ils n’ont pas beaucoup d’eau , ils l’emploient avec parcimonie contrairement à Pissy ; plusieurs cultures sont protégées par du paillage. Le pasteur du village, chef du maraichage, organise bien le travail ; la marge de progression est importante mais c’est sur la bonne voie. A terme quand le problème de l’eau sera résolue ( nous avons en projet un forage d’appoint dés janvier prochain si nos finances le permettent ) ce sera un vrai plus pour l’alimentation du village. Ce problème d’eau est d’autant plus crucial à résoudre que lors de mon dernier passage ( 25 novembre) un seul des cinq puits avait encore de l’eau.
Deux autres problèmes étaient à résoudre à Pro
Fin 2013 nous avions amené des livres collectés parmi vous pour faire une bibliothèque pour l’école et pour les jeunes de Pro allant au collège ou au lycée de Cassou. Cette bibliothèque fonctionnait très mal, nous avons donc transféré une grande partie des ouvrages au collège de Cassou ; d une part la plupart des ouvrages semble plus adaptée pour un collège que pour une école d’autre part Biribi, le directeur paraissant plus apte à gérer cette bibliothèque .
Fin 2013 nous avions également aidé un groupe de femmes du village qui voulaient fabriquer du savon en les équipant du matériel adéquat ; hors nous avions remarqué, déjà l’année dernière, que ce groupement ne fonctionnait pas .Cette année nous avons donc, après une discussion très animée avec le chef du village qui a joué de son autorité, récupéré ce matériel ; un autre groupe de femmes est entrain de se créer pour le faire fonctionner .Il est entendu que Madi, notre aide, sera très attentif à ce nouveau groupement .
Kedao : le forage fait en partenariat avec la ville de Le Plessis Belleville fonctionne bien.
Koudougou : depuis 3 ans, un jeune malvoyant, trouvé par Madi, est parrainé par l’un d’entre vous. Il a été placé dans un centre dédié à ce handicap .
Le forage de ce centre ne fonctionnant plus, l’année dernière, rappelez vous, nous l’avons réhabilité. Nous avons agi dans l’urgence suite au décès d un malvoyant qui s’etait fait renverser en traversant la route pour justement aller chercher de l’eau. Le président du centre , malvoyant lui aussi, nous avait demandé également si il était possible d avoir 4 rouleaux de grillage pour protéger un potager près du forage. Nous avons pu constater pendant notre visite qu’un an après la livraison, le grillage n’a pas été posé ; aucune aide n’est apportée à ces gens qui vivent dans le plus grand dénuement .Ce centre ne se trouve pas dans notre secteur d’intervention, nous aimerions maintenant , pour des questions de logistique, nous cantonner au secteur de Cassou. Nous lançons un appel : Si quelqu’un pouvait nous aiguiller sur une ONG spécialisée pour prendre en main ce centre …..
Karabolé :les habitants de ce village, situé à l’extrême nord de la commune de Cassou ont contacté le président d’AVDR, Madi, pour lui faire part de la situation très précairedans laquelle travaillaient les 240 enfants de l’école, et lui ont demandé de l’aide pour améliorer leur condition.
Nous sommes arrivés vers 15 h alors que enfants, parents, enseignants et chef du village nous attendaient depuis le matin. L’accueil a été chaleureux .
L’école comporte 3 classes en dur construites par une ONG Japonaise il y a quelques années. Les CE2 , CM1 et CM2 occupent ce local. Une paillote en terre battue constitue le reste de l’école et abrite les trois autres sections, CP1, CP2, CE1.Dés qu’il pleut ( en année normale les premiers jours d’octobre et surtout en mai et juin ) l’enseignement est interrompu car l’eau traverse le toit de paille .
En dehors des classes existent des latrines construites elles aussi par l’ONG. Elles ne sont pas opérationnelles car il n’y a pas d’eau faute de forage à proximité ( le forage le plus proche est à 3 kms) .
Et malheureusement comme dans de nombreuses écoles de brousse, les manuels scolaires sont pratiquement inexistants. La situation de ce village ressemble fort à celle de Pro quand nous y sommes arrivés,
Des livres pour école élémentaire, récupérés dans les écoles de Marchémoret et Réez Fosse Martin vont bientôtêtre acheminés par notre ami Franck Stammose, ils seront affectés à cette école dés leur arrivée.
Il nous paraît indispensable pour cette école , de construire 3 classes en dur et de faire un forage à proximité.
Nous avons besoin de vous, de votre générosité, vous, donateurs privés ou institutionnels, pour soutenir AD’RFaso dans ce nouveau projet.
C’est pourquoi en cette fin d’année, pensez à notre association, Comme vous avez pu le lire dans ce bulletin, le Burkina en a tellement besoin .je vous rappelle :
qu’un euro donné est un euro pour les projets
(Les visites d’AD’RFaso sur le terrain, indispensables comme vous avez pu vous en rendre compte en lisant cette lettre sont entièrement financées par les membres de l’association)
et : vous pourrez déduire fiscalement 66% de votre don
Il ne vous reste que quelques jours pour en bénéficier en 2017.
Si vous voulez nous suivre plus régulièrement qu’avec 4 lettres d’information par an rejoignez- nous sur notre site http://www.adrfaso.org
Les photos de notre dernière visite vous y attendent ainsi que sur notre page Facebook
Toute l’équipe d’AD’RFaso vous souhaite un joyeux noël et de très bonnes fêtes de fin d’année.
Cordialement
L’équipe d’AD’RFaso et le président : A Courtier