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Lettre de Juin 2022

 

Chers amis d’AD’RFaso 

Ce deuxième bulletin de l’année 2022 pour vous donner les dernières nouvelles du Burkina
Faso et de l’association. 

Au Burkina Faso :  

Le 22 janvier sous la pression de la rue et suite à une attaque d’une garnison par les djihadistes en novembre 2021 à INATAfaisant plus de 50 morts chez les militaires, ces derniers ont pris le pouvoir et renversé le président ROCH MARC CHRISTIAN KABORÉ en poste depuis 2015 et réélu en 2020. Actuellement c’est donc le lieutenant-colonel DAMIBA qui préside aux destinées du pays. Mais depuis ce coup d’état rien n’a changé, bien au contraire il ne se passe pas une semaine sans que les djihadistes ne fassent parler d’eux. Deux groupes perpétuent des actions sur le territoire : le groupe état islamique et Al-Qaïda. Maintenant les attaques ont lieu un peu partout et plus seulement au nord et à l’est. Seul le centre du Burkina est à peu près tranquille. La région où l’association travaille, région de Cassou province du Ziro est donc pour le moment épargnée mais elle a d’autres problèmes. Elle accueille de plus en plus de réfugiés issus des zones de conflits, ce qui déstabilise les villages qui voient leurs populations augmenter beaucoup. 

Parmi les principales attaques depuis deux mois nous pouvons peut citer : 

Madjoari : cette ville garnison est située au sud est près de la frontière avec le Benin. Le 19
mai les djihadistes ont attaqué cette ville faisant 11 morts parmi les militaires. Les assaillants perdaient, eux, 15 hommes. Le 25 mai les djihadistes ont massacré une cinquantaine de civils, en grande majorité des hommes qui cherchaient à fuir la ville. Malgré l'échec de l'assaut, Madjoari reste sousblocus des djihadistes. Sa population ne compte plus que 900 habitants contre 15 000 avant le blocus. 

Seytenga : cette ville garnison est située au nord est près de la frontière avec le Niger. Plus de 30000 personnes habitent dans cette ville. Une première attaque a eu lieu le 8 juinpour tester la garnison. Devant le peu de réactivité une deuxième attaque beaucoup plus importante a lieu le 9. L’armée a préféré abandonner la ville et se replier sur Dori. À la suite de cela les djihadistes sont rentrés dans la ville et ont massacrés les hommes de façon méthodiques en fouillant commerce et maisons. Le bilan final est d’environ 150 morts et plus de 6000 personnes ont fui la ville. 

D’autre part, des villes sont complètement sous contrôle des djihadistes ; on peut citer dans ce cas, Djibo, ville qui à l’origine compte environ 30 000habitants. Pour y être allé en 2010 et 2011 cette petite ville au nord près du Mali était très paisible. Sous la pression des Djihadistes dans la région sa population est passée de 30 000 à près de 200 000 habitants ( Baraboulé et Lessame entre autres, 2 villages où nous avons fait des forages ont été abandonnés). La ville est complètement mise sous blocus par les djihadistes qui ont mis hors service le réseau d’eau. Aux environs du 12 mai de très nombreux habitants ont fui la ville. https://fb.watch/dY75r9t1TO/ En cliquant sur le lien vous pourrez avoir un aperçu de cette migration. 

À ces massacres il faut ajouter des faits plus silencieux mais tout aussi dramatiques. Dans les campagnes sous contrôle des insurgés, les villageois sont sommés de ne pas cultiver leurs terres, ils sont tués s’ils n’obéissent pas. Le bétail est aussi abattu. Le Burkina se dirige tout droit vers une famine généralisée. On estime à 3 millions le nombre de personnes sous alimentées actuellement.  

Dans les zones encoresous contrôle gouvernemental, Ouaga par exemple, la vie devient très chère, les gens n’ont pas de travail, il faut maintenant faire très attention car les vols et les braquages sont courants. 

Voici ce que nous pouvons dire de ce pauvre pays 182ème sur 189 économiquement. La vie y était si belle il y a une dizaine d’années. La nuit le jour cela grouillait de monde partout, les gens étaient toujours joyeux malgré la pauvreté. Aujourd’hui plus question de sortir la nuit, c’est trop dangereux.  

L’association 

Dans ce contexte detrès grande insécurité, comme nous vous l’avions évoqué dans le précédent bulletin, l’association va se contenter de faire des forages. Devant l’afflux des réfugiés dans les villages du centre du Burkina et donc dans la région de Cassou, les villages, les écoles, manquent d’eau. Un forage vaut actuellement environ 4 millions CFA soit 6000€ contre 3675000 CFA l’année dernière (5600€), cela sans compter les frais de Madi et du géologue. Nous entreprendrons ces forages en fin d’année ou au début de l’année prochaine afin d’avoir suffisamment pour 4 forages.
Nous avons déjà une liste des demandes fournie par la mairie de Cassou. Nous comptons sur vous pour que ces travaux puissent se faire. Cela aidera un peu les populations à surmonter la misère qui règne là-bas. 

Je tiens,ici à remercier notre aide Madi pour le travail qu’il continue à faire malgré les difficultés de plus en plus grandes pour se déplacer. Sans lui, aujourd’hui nous aurions sans doute abandonné la partie. Madi ne se plaint jamais. Il est toujours très réactif. Nous conversons ensemble par Whatsapp régulièrement (au moins une fois par semaine). Nous sommes donc au courant de ce qui se trame dans ce pays bien plus que par les médias qui ne s’intéressent que très peu à ce pays. L’association a beaucoup de chance d’avoir sur place un tel interlocuteur en qui nous pouvons avoir confiance. 

Nous comptons sur votre générosité malgré la situation actuelle ici aussi. 

Je rappelle que : Un euro donné est un euro pour lesprojets 

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